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Industrialisation des nanosatellites Kinéis

Communiqué de presse • 8 mars 2024

DÉPLOIEMENT DE LA CONSTELLATION KINÉIS 2024
L’industrialisation des nanosatellites Kinéis révolutionne
le nouvel écosystème spatial français

En 2024, Kinéis, opérateur satellitaire et fournisseur de connectivité pour l’Internet des Objets (IoT), déploie la 1ère constellation européenne dédiée à l’IoT. Les 25 nanosatellites de la constellation seront lancés depuis la Nouvelle-Zélande grâce à 5 lancements, à compter de juin 2024. Quatre ans seulement après sa levée de fonds historique de 100 millions d’euros, Kinéis est donc entrée dans la phase d’industrialisation de ses nanosatellites. Pour cette première dans l’industrie spatiale française, Hemeria a mis en place un ensemble de production en série unique pour assurer l’intégration et la fabrication des 25 nanosatellites.

A l’occasion de cette phase d’industrialisation, Alexandre Tisserant, Président de Kinéis, a déclaré :

" La production en série des 25 nanosatellites de la constellation Kinéis représente une étape supplémentaire majeure dans la concrétisation de notre projet et constitue non seulement un événement marquant de l’histoire du spatial français, mais aussi un jalon important du nouveau modèle économique de cet écosystème en pleine mutation, symbolisé par les liens étroits entre la puissance publique et l’industrie. "

Un concentré de technologie innovante

Grâce à la miniaturisation des composants électroniques, les nanosatellites Kinéis sont l’illustration de véritables prouesses technologiques issues du savoir-faire de l’industrie spatiale française, garantissant des performances de vol et de mission aussi satisfaisantes qu’un satellite classique.

Cette miniaturisation a permis de rationaliser considérablement les coûts et d’optimiser les temps de production des nanosatellites. Il est aujourd’hui possible de fabriquer dix nanosatellites pour le prix d’un satellite. Cette notion de performance associée à la rationalisation des coûts a permis la conception du système Kinéis, véritable révolution pour l’IoT satellitaire : connecter n’importe quel objet dans le monde et transmettre la donnée à l’utilisateur final en quasi temps réel, à bas-débit (petits messages), avec une très faible consommation d’énergie, grâce à sa constellation de 25 nanosatellites et son réseau de 20 stations-sol.

L’avantage de la constellation Kinéis de nanosatellites (contrairement à certaines constellations existantes de satellites) est qu’elle minimise l’encombrement de l’espace, en plus d’être positionnée sur une orbite basse (650 km).

Un bijou technologique de seulement 28 kg

Avant la phase d’industrialisation, un premier satellite référent, appelé modèle de vol (Proto-Flight Model), a été réalisé par Hemeria et Kinéis pour permettre sa qualification technique, à travers de nombreux essais mécaniques, environnementaux et de performance. Des essais d’opérabilité de ce satellite ont également été réalisés avec le segment-sol Kinéis (stations-sol), dont le Centre de Contrôle des nanosatellites Kinéis, situé sur le site du Centre Spatial de Toulouse, au CNES. Cette phase indispensable de qualifications a permis de lancer la production des 24 autres satellites de la constellation.

Equipes Kinéis et Hemeria derrière le Proto-Flight Model en test électromagnétique, chez Astrolab, à Toulouse.

Des applications en réponse aux enjeux du XXIème siècle :

Kinéis opère pour un marché mondial dans des domaines représentant des enjeux majeurs pour les activités humaines et leur environnement : agriculture, prévention des risques naturels (détection des feux de forêt, inondation, sécheresse, pollution), traçabilité d’animaux sauvages et d’élevage, suivi des infrastructures et des réseaux énergétiques (détection de fuite et surveillance), suivi du transport et de la logistique, suivi des activités maritimes commerciales et scientifiques, sécurité (recherche, sauvetage) et défense.

Un modèle de production propre au nouveau secteur spatial

La durée nécessaire pour produire un satellite varie en fonction de sa complexité, de sa taille, de sa mission et du niveau de technologie utilisé. En général, la conception et la construction d’un satellite de la taille d’une grosse voiture peuvent prendre de quelques mois à plusieurs années. Grâce à ses partenaires, fleurons de l’industrie spatiale française (Hemeria, Syrlinks, Thales Alenia Space), Kinéis réussit le tour de force d’orchestrer la production de ses 25 nanosatellites en seulement 6/7 mois Hemeria, aux premières loges de cette production, assure la cadence d‘un satellite toutes les 9 semaines.

Pour ce rendement exceptionnel assuré par une vingtaine de personnes, Hemeria a mis en place une véritable chaîne de production dans une nouvelle salle blanche, conçue spécifiquement pour l’assemblage, l’intégration et les tests des nanosatellites de la constellation Kinéis. Cette salle blanche de 250 m2, entièrement équipée pour répondre aux besoins du projet, s’articule autour de 6 postes sur lesquels les nanosatellites prennent forme et sont testés à l’issue de chacune de leur étape. En cas d’anomalie, un nanosatellite est sorti du circuit pour être transféré au « poste hôpital » où une prise en charge technique permet de rectifier son anomalie tout en maintenant la fluidité de la chaîne de production.

A propos de l’industrialisation des nanosatellites Kinéis, Nicolas Multan, Directeur général d’Hemeria, a déclaré :

" La production en série de 25 smallsats complexes et fiables, a été un défi sans précédent pour l’écosystème New Space français. Il a fallu plus d’un an pour définir précisément toutes les phases d’industrialisation, afin de mettre en oeuvre en parallèle deux lignes de production. Huit satellites cohabitent à des stades différents d’intégration pour atteindre un flux de production de 5 satellites par mois ! HEMERIA est donc dotée d’une ligne d’assemblage fonctionnelle et durable, nous mettant dans les meilleures dispositions pour l’enjeu des constellations futures. "

Du démonstrateur angels aux nanosatellites commerciaux kinéis : un essai transformé

La réalisation des nanosatellites Kinéis n’aurait pu voir le jour sans le démonstrateur ANGELS, premier nanosatellite industriel français, conçu par Hemeria, Thales Alenia Space et Syrlinks (groupe Safran), en collaboration avec le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES). Lancé en 2019 avec une charge utile Argos, les atouts d’ANGELS, sa fiabilité, sa durée de vie, son opérabilité et sa capacité en matière de collecte spatiale de la donnée répondent pleinement aux attentes de performance de Kinéis pour l’IoT. La société toulousaine s’est donc appuyée sur l’expérience pilote d’ANGELS et ses partenaires pour réaliser sa constellation. Fidèle à ses engagements, le CNES démontre une fois de plus son soutien au développement d’une nouvelle filière industrielle en contribuant largement à l’inscrire dans le New Space.

Un financement 100% français

La concrétisation de Kinéis n’aurait pu avoir lieu sans le soutien indéfectible de la puissance publique, notamment celle de l’Etat, à travers le CNES, impliqué financièrement et techniquement tout au long du projet, particulièrement avec l’hébergement du Centre de Contrôle de la constellation au Centre Spatial de Toulouse pour assurer la mise à poste des 25
nanosatellites conjointement avec les équipes Kinéis.

L’industrialisation de la constellation est également l’aboutissement d’un financement 100% français, grâce au soutien notamment de Bpifrance, de CLS (Collecte Localisation Satellite), et du CNES. Bpifrance est une banque publique d’investissement dont la mission est le financement et le développement des entreprises. Elle encourage, accompagne et finance les innovations des start-up et entreprises de la tech en faveur de l’industrie de demain, spécialement dans le cadre de France 2030. Depuis 2021, Bpifrance a déployé la somme de 25 milliards d’euros pour le secteur industriel, soit environ 50 % de l’ensemble des moyens injectés par la banque dans l’économie. Une action historique et massive qui se poursuit afin de construire l’industrie et la France de demain.

Caroline Laurent, Directrice des systèmes orbitaux et des applications au CNES, a déclaré à cette occasion

" ANGELS, puis Kinéis, sont précurseurs sur des missions visant à réaliser des constellations de nanosatellites. Celles-ci répondront aux besoins d’une nouvelle génération de missions spatiales, complémentaires des programmes traditionnels. Il s’agit là d’un pas important et emblématique pour le CNES dans le monde du New Space et des nouveaux modes d’intervention.’ "

Ressources Kinéis